Persistances Rétiniennes: Face(s)Memory

jeudi 28 février 2013

Face(s)Memory

"La pluie qui tombe m'effraie un peu

Comme les larmes qui coulent de tes yeux..." DANIEL DARC 1959-2013

3 commentaires:

Pierre BOYER28 février 2013 à 22:03
Une très belle citation...
Belle journée Elena,

Pierre
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souvanthana1 mars 2013 à 06:08
Sabaidi Elèna, oui un très grand hommage à Daniel Darc a l'expression triste, ce portrait " pour moi" qui exprime un état émotionnel instantané de perte, et qui questionne aussi un optimiste du futur incertain, dépendant de l'action réfléchie du présent,,,,,(moi/surmoi),,,
L'avenir dépend donc de nous,,,,,Superbe clin d’œil " Yeux" , que c'est beau et magnifique ce portrait. Grand encouragement, bravo élèna.
Agréable journée.
souvanthana
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Le dessin a été mon premier rapport privilégié au monde.
À la maternelle, j’étais ce que l’on appelle une enfant rêveuse. Plongée dans mes mondes chimériques, la maîtresse m’y extirpait en me demandant d’aller au tableau faire un beau dessin pour la classe.
J’ai pris conscience assez tôt de l‘impact qu’il pouvait avoir sur mon environnement : soit susciter de l’admiration ou bien du rejet selon l’effet recherché…..
Au fil des ans, je construis aux gré de mes rencontres, mon propre chemin artistique tout en assumant, par des chemins croisés, des choix personnels ainsi que professionnels.
Mais en 2002, Une rencontre a été décisive ; celle d’Anne Gorouben, artiste peintre plasticienne, qui m’a transmis un enseignement pendant plusieurs années. Son regard bienveillant sur mon travail, ainsi que nos échanges m’ont donnés assez de confiance pour continuer à créer.
Des champs du possible s’ouvraient à moi : peindre sur toile !
Avec le temps la peinture m’amène sur des chemins de réflexions dont je prends au fur et à mesure conscience…..
"En tant qu’être Humain, je me sens plus concerné par la représentation de l’humain"
Cette citation de Francis Bacon fait échos à cette série que j’ai commencée en 2009, et dont le point de départ était sur les réseaux sociaux, type : "Face book", m’a amené vers d’autres voies pour en atteindre une autre dimension……
En faisant Le choix déjà de peindre des visages sans délimitation, permet d’aborder la question du Lien ; des connections qui unissent les êtres Humains mais pas seulement à travers le prisme des nouvelles technologies, cela va bien au delà…..
Car cette série aborde le niveau "symbolique" des rapports Humains : ce qui nous construit ; nous fait sentir exister en nous questionnant à la fois sur l ’Universalité des visages : des yeux, un nez, une bouche.
Mais aussi sur la singularité : ce que l’on garde en mémoire de la personne à travers son visage, en utilisant la gamme des noirs et blancs avec toute la palette des gris « colorés ».
D’où "Le CARNAVAL DES ÂMES" , clin d’œil à Ensor, pour les masques ; qui Servent à la fois à dissimuler le visage pour mieux en révéler l’Essence même d’un Homme , son âme ? ; En tout cas en garder les traces mnésiques que sont les "Persistances Rétiniennes" ; fil conducteur de mon travail d’artiste peintre.

FRANCULA ELENA

Persistances Rétiniennes

Nous vivons une époque où notre regard est sans cesse sollicité par toutes sortes d’images. L’une venant chasser la précédente dans une espèce de ballet sans fin.
Elles envahissent notre quotidien, parfois sans un mot, certaines demeurant gravées dans notre mémoire : persistance rétinienne.
Dans ce grand zapping où les anecdotes cathodiques occupent le même espace que les conflits qui ensanglantent notre planète (Balkans, Proche-Orient, Afghanistan, Rwanda, etc.), qui sont ces corps anonymes gisant dans toutes ces villes inconnues ?
Derrière cette surenchère de violences visuelles, se rappelle-t-on les existences simples qu’ont menées ces hommes et femmes ? Perçoit-on de quelle façon la guerre s’est imposée définitivement dans leur vie ?
Quelles images conserver de ces morts prématurées, quel regard y porter ?
Je me suis interrogé, je me suis demandé de quelle manière mon travail pouvait redonner un sens à ses vies fauchées si brutalement.
Ces œuvres sont le fruit de cette amère réflexion.

Eléna Francula.